Sciences

Des laboratoires de fabrication au secondaire

Afin de favoriser l’intérêt de ses élèves pour les sciences, la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) installera des « Fab Labs » dans cinq de ses écoles secondaires, une première au Canada, permettant ainsi à leurs élèves de « fabriquer de tout, ou presque ».

Chacun de ces cinq ateliers de fabrication, ainsi qu’un sixième laboratoire « mobile » qui se déplacera d’une école à l’autre, comptera une vingtaine de machines : imprimantes 3D, découpes laser, fraiseuses, brodeuses numériques, etc.

« Le but n’est pas de leur faire faire du Fichier-Imprimer, Fichier-Imprimer à répétition », explique Sébastien Tardif, directeur adjoint aux services éducatifs à la CSMB. « On veut qu’ils créent des choses. »

Que ce soit en sciences ou en mathématiques, prioritairement, mais aussi en univers social, en arts ou en écriture, les élèves de ces cinq écoles secondaires seront ainsi amenés par leurs professeurs à rendre plus concrets leurs divers projets.

Il ne s’agit pas nécessairement de créer de toutes pièces un objet en trois dimensions à partir de rien, une tâche qui pourrait s’avérer complexe, du moins au départ. « Il y a des étapes », explique M. Tardif.

Les élèves commencent par imprimer des fichiers déjà existants, puis modifient ces fichiers avant de, finalement, en créer eux-mêmes.

« Les logiciels sont beaucoup plus faciles à utiliser qu’avant, les élèves nous surprennent. »

— Sébastien Tardif, directeur adjoint aux services éducatifs à la CSMB

Chaque laboratoire coûte entre 50 000 $ et 60 000 $. La CSMB assume 50 % des coûts, les écoles qui en accueillent un paient l’autre moitié.

OUVERTS À LA COMMUNAUTÉ

« Aux États-Unis et ailleurs dans le monde, les Fab Labs sont très populaires, note M. Tardif. Au Canada, il y en a très peu et ils sont surtout dans des environnements communautaires. »

Les Fab Labs de la CSMB auront eux-mêmes un certain aspect communautaire, en concordance avec l’esprit mis de l’avant par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), pionnier de la mode des ateliers de fabrication.

« Les familles ou encore les entreprises du quartier intéressées à faire du prototypage pourront y avoir accès », assure M. Tardif.

La CSMB aimerait à court terme équiper toutes ses écoles secondaires de tels laboratoires.

« Nous avons commencé il y a un an avec un laboratoire mobile et ça a frappé l’imaginaire. Les parents et les élèves ont adoré. Les élèves font des mathématiques et des sciences avec le sourire. Quand un élève produit quelque chose, ça l’allume. C’est rare de voir un élève de troisième secondaire rentrer à la maison et raconter son cours de science, et c’est ce qu’on obtient. Mais pour avoir un impact, il faut une récurrence, d’où les laboratoires fixes. »

M. Tardif est optimiste quant au développement du projet.

« Il y a un an, c’était déjà incroyable d’avoir un laboratoire. Là, nous en aurons déjà six. »

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